[Rencontre avec Marcel Maréchal, metteur en scène]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPTP2394B 04
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 24 x 18 cm (épr.)
historique Après trois mois d'interruption, Marcel Maréchal et ses comédiens ont repris aux Célesins, "Filumena Marturano", une pièce d'Eduardo de Filippo. L'occasion d'une rencontre avec le metteur en scène en scène-comédien.
historique Créer des types universels à partir d'une réalité particulière, c'est le fond de toute comédie humaine, romanesque ou théâtrale. Ainsi en va-t-il d'Eduardo de Filippo, ce dramaturge napolitain qui a pris sa ville et son peuple pour image du monde et cadre de ses pièces. Dans "Filumena Marturano", son oeuvre la plus célèbre et la meilleure, d'après Marcel Maréchal qui l'a créée à Marseille et la joue aux Célestins jusqu'à la mi-octobre 1992, on assiste aux joutes finales d'une âme noble et d'un débauché. Comment Filumena, l'ancienne prostituée, arrive, après vingt-cinq ans de patience, à ses fins pour le bonheur de tous, et métamorphose Domenico, l'impénitent coureur de jupons, en un père de famille responsable, c'est tout le cheminement de cette pièce au dénouement moral et optimiste. [...] De jouer aux Célestins éveille en Marcel Maréchal, ce Lyonnais de toujours et pour toujours, des souvenirs de jeunesse. Quand, par exemple, en 1965, à la demande de Gantillon, alors directeur des lieux, il avait monté un spectacle. "1000 francs de récompense" de Victor Hugo, avec Arditi frère et soeur. "J'étais alors le jeune animateur qui monte, j'avais mis en scène "Cavalier seul" qui avait fait un beau succès... Mais on a fait appel à moi après reconnaissance nationale, bien sûr." N'empêche, il avait apprécié à sa juste valeur "la main tendue d'un vieux directeur à un jeune mec." "Cela a été un moment important. Pour la première fois j'étais payé pour une mise en scène. J'ai pu m'acheter une voiture d'occasion. Jusqu'alors on faisait tous des petits boulots pour s'en sortir et on était subventionné par le frigo de mes parents." C'est dire que le problème des intermittents du spectacle d'actualité en ce moment, il en est solidaire, même s'il est également conscient des anomalies du système. Parti à Marseille depuis 1975, Marcel Maréchal n'a jamais regretté Lyon sur le plan professionnel. "Un homme de théâtre, sa patrie, c'est son théâtre." Celui qu'il s'est imaginé, à La Criée, lui convient tout à fait. Et ce qui se passe à Lyon, ce derniers temps l'attriste plutôt. La disparition du Huitième. Comment un combat de dix ans pour obtenir un Centre National Dramatique est balayé en quelques mois. "C'est comme un coup de pied dans le derrière." "Vu de l'extérieur, on se dit que si on en est arrivé là, c'est sans doute qu'il y a une crise du théâtre à Lyon..." Sur le plan émotionnel et affectif, c'est une autre histoire. "La ville, la lumière, les amis, la sensibilité des gens, leurs qualités et même leurs défauts. une qualité de vie", oui, tout ceci, il le regrette. Et ce n'est pas par hasard s'il aime bien, par exemple, les hauteurs du bar du Sofitel avec vue sur les quais... et sur la fac de droit où il a fait ses études... Et surtout, il s'étonne toujours de ce que les lyonnais, dix-sept ans après, se souviennent de lui. Comme, l'autre soir, le lui prouvait par sa chaleur le public des Célestins. Source : "Maréchal, le retour" / Nelly Gabriel in Lyon Figaro, 25 septembre 1992, p.26.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP05554.
note bibliographique Sur les souvenirs de Maréchal Maréchal et son activité à Lyon, on consultera : Rhum limonade : de Guignol à Cripure / Marcel Maréchal, 1995 [BM Lyon, K 104176].

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